top of page

 

 

 

Avant match :

Grande effervescence au sein du Club. Un seul évènement occupe tous les esprits, the famous boeuf at the broche du Stade. Le bon président Millette s'est déplacé en personne dans nos riantes montagnes choisir la Salers qui aura l'honneur d'être engloutie par 60 rugbymen professionnels et par la fine fleur des amis du Club. Sur le plan sportif, après la très belle victoire à Carcassonne, les "sang et bleu" attaquent le deuxième bloc gonflés comme des canards à l'approche de Noël.

Tous les feux rouges sont au vert : infirmerie quasi vide, une invincibilité à Jean Alric qui tient maintenant depuis plus d'un an (16 matchs) et même deux bonus offensifs pris sur les deux matchs à domicile cette saison. Ok, pour l'instant les Aurillacois n'ont pas joué les cadors de Pro D2 mais l'équipe a su démontrer au fil des matchs, une solide solidité laissant entrevoir une saison pavée de pétales de roses et de fleurs de gentiane.

                                       Saison 109, épisode 6

La fois où Bernard Tokotuu on a cru qu'il avait marqué un essai.

Côté Albigeois.

Notre vieil ennemi arrive dans le Cantal bon dernier. Classement peu flatteur, certes, mais qui s'explique en partie par un calendrier de titan (Lyon, Agen, La Rochelle...) et , pour le coup, une liste de blessés qui à elle seule ferait déjà une belle équipe. Comme le déclare cette semaine le philosophe visionnaire et coach d'Albi, Henri Broncan, "cette année, il pleut sur les gens mouillés".

Bien vu l'aveugle. C'est justement un temps de merde qui attend les acteurs de ce match.

Mais s'il en est un qui n'a pas froid ce soir, c'est bien le speaker du Stade qui inaugure sa toute nouvelle sono. Complètement hystérique, il tente de chauffer la foule comme jamais et sur un Ragga Zouk de Keen'V (je vous jure que c'est vrai), il envoie avec son impayable accent de garçon vacher "allez, y va falloir se réchauffeeer, on tape dans les mains !". Malheureusement, il fait bien trop froid pour sortir les paluches des poches. Mais galvanisé par la puissance rythmique de Kevin, il embraye "eeeeest c'queee vous êtes lààààà ??? ". Dans la tribune, 10 personnes répondent "ouaiiiii"...."eeeest c'queeee vous êtes làààààà ????? ", plus que 2 clampins pour murmurer "ouaiii", "eest c'quee vous....", il n'ose terminer sa phrase et en grand professionnel de la profession, enchaîne : "merci d'encourager les équipes dans le meilleur esprit sportif ".

Le match :

En ces premières minutes, contrairement à ce que la pluie incessante pouvait laisser présager, la bonne surprise c'est que les Aurillacois envoient très vite du jeu et suite à un gros temps fort, Petitjean nous ressert un de ses plats favoris "le petit coup de pied millimétré dans l'en-but" et Gaston aplatit promptement. Magnifique essai, photocopie exacte de celui inscrit contre Dax. Malin un jour, malin toujours.

(7-0, 6e).

Ce soir, les Cantalous paraissent vraiment un ton au-dessus et même si Marquès réduit rapidement le score sur pénalité, les locaux sont hypers solides devant et plutôt bien inspirés derrière, ça a l'air presque trop facile.

Pendant ce temps, imperceptiblement, nous commençons à perdre un homme, c'est l'arbitre. Sûrement engourdi par l'humidité glaciale qui frappe la région, le facteur décide de ne plus rien siffler : hors jeu flagrants, en-avants, anti-jeu... et quand il porte le sifflet à la bouche, c'est pour signaler un truc que lui seul a vu. Même ses juges de touche le regardent souvent sans comprendre. Mais rendons grâce à monsieur Tual Trainini (apparemment c'est son vrai nom) qui par tant d'injustices répétées réveille Jean-Alric : "voleur, escroc, vendu ! Ah il est beau l'arbitrage français.... et en plus, on les paye ! 

Mais les gros sont intraitables ce soir et après une colossale poussée en mêlée sur introduction adverse, le ballon sort pour Petitjean qui propulse Yobo, lancé plein fer, en terre promise. Déjà deux essais à zéro.

(14-3, 21e).

Puis le rythme de la rencontre se met à baisser et l'ennui s'installe tranquillement dans les travées du Stade. Fort heureusement, l'ailier Géorgien d'Albi, un dénommé Todua, nous gratifie d'un bon vidéo gag : bien placé sous un gros coup de pied de Boisset, il s'emmêle les pinceaux avant de prendre le cuir en plein sur le nez et du coup concède une touche sur ses 22. La tribune est pliée en quatre. Au bruit qu'a fait la balle en touchant son pif, on sait qu'il a très mal mais, vexé, le pauvre Caucasien se relève en titubant et repousse fermement le soigneur venu lui passer un coup d'éponge magique. Sur le regroupement suivant, son arcade explose. Y'a des jours comme ça...

Les Tarnais ont vraiment du mal à construire et commencent à jouer de leur arme favorite : le pain dans la gueule. Très intelligemment, les Stadistes ne répondent pas aux provocations, preuve que ce soir, ils se sentent plus forts.

Mi-temps (14-9).

C'est élégamment vêtu d'un tablier de boucher ensanglanté que le bon président Millette est aperçu près de la buvette. Tout occupé au découpage de la Salers, il n'a pas vu l'heure passée et vient seulement au Stade pour s'enquérir du nombre de tickets vendus pour The famous boeuf at the broche du soir : "tu comprends", lance t-il au speaker, "je dois envoyer l'aligot moi, alors on va être combien ? ". Le regard perdu de son interlocuteur lui laisse entendre que ce n'est pas gagné... "bon t'as ta nouvelle sono... alors tu vas me la remplir cette salle, ok ! J'ai pas envie de manger de la purée pendant un mois moi ". Sur ces mots, l'ambianceur remonte en cabine sans même pouvoir finir sa bière et balance "Tonight's Gonna Be a Good Night" à fond : "n'oubliez pas le traditionnel boeuf à la broche... vous pouvez retirer vos tickets à la buvette... venez partager une inoubliable soirée en présence des joueurs ! "

Tous les protagonistes du match sont de retour sur le pré, tous sauf les hommes en vert qui ont trois bonnes minutes de retard. Les joueurs sont forcés de faire des petits étirements afin de ne pas se refroidir. En arrivant enfin sur le terrain, monsieur Trainini s'excuse auprès des juges de touche "navré mais avec le froid, j'arrivais pas à pisser ". Dur métier...

Marquès, lui, ne perd pas le nord et enquille encore 3 points qui maintiennent son équipe dans le match.

(14-12, 42e).

Ensuite, la fatigue aidant, les deux formations se lancent dans une longue séquence de coups de pieds mais à ce petit jeu là personne ne sort vainqueur.

(17-12, 50e).

Le salut viendra des avants qui, suite à une poussée collective phénoménale, enfoncent le pack Tarnais pour aller s'écrouler à dame. Après avoir consulté le juge de ligne, le juge d'en-but, le marc de café et Nostradamus, l'arbitre accorde enfin l'essai.

 

Le speaker envoie alors le célèbre "Call me maybe" et attribue dans la foulée les cinq points à Bernard Tokotuu. C'est le premier essai du sympathique Bernie en Pro qui s'exclame : "Sesu Kilisito ! *, je me suis pas senti marquer !". Et pour cause, on apprendra plus tard que c'est en réalité Escur qui touche le dernier et qui, du coup, marque lui aussi son premier essai en Pro. Mais dans l'esprit, c'est bien les huit de devant qui sont à louer pour cette belle action.

(24-12, 54e).

*Jésus-Christ !

Le bonus semble in the pocket, d'autant que Petitjean en pleine bourre ajoute 6 points au pied mettant ainsi son équipe à l'abri d'un retour des visiteurs.

(30-12, 67e).

Mais toujours aussi accrocheurs, ces brigands d'Albigeois vont priver nos Cantalous du bonus ( Manants !). En effet, les dix dernières minutes seront Cathares. Profitant d'une baisse de régime manifeste, Marquès (encore lui) va aplatir après une très très longue action au cours de laquelle on aura quand même vu Ratu retourner littéralement un 3ème ligne qui devait, au bas mot, le dépasser de 25cm et être 2 fois plus lourd que lui. Ropate, ohé, ohé !! 

(30-19, 72e).

En dépit d'une grosse envie... les visiteurs n'iront pas chercher le point qu'ils espéraient. Dix-septième match sans défaite à la maison. 

 

Le bon président Millette revient juste à temps de Lescudilliers où il a dû superviser la cuisson de l'aligot. Il jette un regard implicite vers la cabine, le speaker réagit immédiatement et rebalance Keen'V à toc, "chers amis sportifs, n'oubliez surtout pas le traditionnel boeuf à la broche... pas besoin de réservation, il reste des places... les joueurs se mettront en quatre pour vous faire passer une soireé mé-mo-raaable !! ". Le gars pose son micro et dit au boss : "là, je crois que j'ai tout donné..."

- "C'est bien mon grand, maintenant enfile ton tablier" .

 

Bilan de la soirée.

Selon notre estimation, 82% des spectateurs ont choppé la crève et 8% d'entre eux (les employés de mairie) ne pourront pas bosser lundi. Lourd tribut payé à la société certes, mais quand on aime on ne compte pas.

 

 

L'action :

19ème minute. Boisset joue un coup de pied par-dessus. Gaston part avec dix bons mètres de retard sur le centre Albigeois Hecker mais nous gratifie d'un sprint très impressionnant et finit par rattraper puis dépasser son vis-à-vis. Au final, le jeune Conor commettra un en-avant mais la mêlée suivante amènera le 2ème essai.

 

La boulette :

Au moment où nous publions cet article, l'avancée de notre enquête ne nous permet pas de vous décrire précisément la boulette du soir. Néanmoins, nous l'attribuons à Polo Boisset qui, lui, doit savoir pourquoi. A suivre...

Le Joueur:

Très présent dans le combat, l'ex flegmatique Bernard Tokotuu

certainement surmotivé par le festin de barbaque qui l'attend, semble avoir fait d'énormes progrès. On l'a vu tordre le pilar d'en face, obtenir des pénalités et même voler un ballon en fond de touche. Bref, le gros nounours à peine sorti de l'adolescence est en train de se transformer en guerrier. On comprend mieux les 3 étoiles du Midol de la semaine dernière. Chapeau bas.

Plus tard dans la soirée, le Wallisien nous confiera : "la Salers, et ben... elle est raide comme un Albigeois".

Belle analyse.

 

Le mot du bon président Millette :

"En matière de rubi, faut pas mettre la charrue avant les boeufs brochés ".

 

 

Les ROQUET  de la rédaction

A chaque match à domicile, la rédaction décernera aux joueurs, en toute mauvaise foi, les Roquet d'or : 

5 Roquet : Match exceptionnel, inoubliable, historique

4 Roquet : Très, très bon match

3 Roquet : Très bon match

2 Roquet : Bon match

1 Roquet : Pas mal

Tokotuu

Brady, Fournier, Hayes, Boisset, Petitjean, Kemp, Gaston, Yobo, Ratu, Maninoa

Datunashvili, Roussel, McPhee

Par le CantalOurs

COSTARD CATHARE

bottom of page