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                             Saison 109, épisode 16

      La fois où on l'a senti venir gros comme un buron.

Avant match :
 
Nouvelle année. 2014 est arrivée à l'heure, juste après 2013 et un an avant 2015. Ca, on en est sûr. Mais pour le reste tout est à écrire. L'hiver va-t-il enfin arriver ? Le printemps sera-t-il fécond ? L'été sera-t-il chaud dans les tee-shirts, dans les maillots ? Et en automne, les feuilles mortes se ramasseront-elles à la pelle ? Mais un mystère bien plus épais plane ce soir au-dessus de la tribune marathon... Comment les supporters vont-ils retrouver leur équipe ? Impossible à prévoir tant, cette saison, le Stade Aurillacois semble complètement bipolaire ; capable d'un match à l'autre, d'une mi-temps à l'autre, voire même d'une seconde à l'autre, de passer de l'énorme au minuscule, de Michel-Ange à Ripolin, voire même de Mozart à André Rieu. Aucune certitude donc, au moment de recevoir un des prétendants à un strapontin en demi-finale. D'autant que les Narbonnais, eux, sont dans une dynamique inverse et débarquent dans le Cantal avec une ambition affichée : être l'Aurillac de 2013 mais en 2014. Métaphysique.
Une grosse caisse Audoise se fait entendre dans les gradins en faisant un boucan du diable. Mon voisin de main courante enrage : "Miladiou, j'te foutrais un coup de Laguiole la-dedàns, moi !!!".
Houlà, houlà... j'essaie de raisonner le papy hooligan en lui disant que le Laguiole, c'est avant tout pour le saucisson. "Qu'est-c'qui y a ? T'es pas d'ici toi... t'es avec eux ?". Puis se calmant : "moi, tu vois, le Laguiole c'est surtout à la chasse que je m'en sers... T'as pas une tête à chasser toi... tu chasses toi ?".
Le match commence et je change de place.
 
Le Match :
Sur le coup d'envoi, les Audois mettent immédiatement la pression et sur le premier dégagement de Petitjean, le centre Grammatico échappe à deux plaquages et sprinte sur 50 mètres avant d'être repris in extremis par McPhee. Ca aurait pu être dramatico.
Dans la foulée, c'est l'arrière Etienne qui perce tranquillou Michou mais qui échappe le ballon au dernier moment. Pourtant on a dû lui répéter toute sa jeunesse : "oooh, Etienne, Etienne, Etienne... hum, tiens-le bien".
Mêlée à 5... pénalité... ouverture du score.
(0-3, 7e) et c'est pas cher payé.
 
 
Sur le renvoi, les Cantalous posent enfin la main sur le ballon. Mêlée sur les 22. Les gros gagnent 5 mètres, Gracia appelle une 89. La combinaison fonctionne, point de fixation, Petitjean bien inspiré, propulse Tokula sur orbite. Essai entre les poteaux. Propre.
(7-3, 8e).
Deuxième renvoi pour l'Australien Halangahu, deuxième filouterie, deuxième ballon perdu, deuxième pénalité. Quelle naïveté.
(7-6, 9e).
Bonne période pour les autochtones surtout devant. Les gros sont en train de prendre la mesure de leurs vis-à-vis mais derrière, ça reste quelque peu maladroit et peut-être pire, prévisible.
"L'inspiration est une garce qui n'arrive pas toujours à l'heure au rendez-vous du samedi soir." (Le CantalOurs 2014).
Et effectivement, la flamme fait long feu et malgré la volonté locale, aucune goutte d'eau ne mettra le feu aux poudres.
Bilan de trente bonnes minutes Cantaliennes :
Petitjean, 6 points ; Halangahu, 6 points.
(13-12, mi-temps).
 
 
Soupe à la grimace à la buvette. Non seulement ça commence à cailler sec mais en plus ce soir, y a pas de vin chaud. On nous explique qu'il ne faisait pas assez froid dans la semaine et que, du coup, "ben, on n'en a pas fait quoi !". Scandalisés par une telle décision unilatérale, les membres du Club de supporters, le XV Cantalou, décident de lancer sans délai une pétition :
"DU VIN CHAUD EN HIVER, C'EST LE MOINS QUE VOUS PUISSIEZ FAIRE !!".
De son côté, les membres du Club, Les Amis du Stade Aurillacois, préfèrent ne pas prendre de position à chaud sur un thème aussi brûlant : "on verra après la galette des Rois", nous confie un membre sous couvert de l'anonymat.
Pour ceux que cela intéresse un passionnant topic sera crée à ce sujet sur l'excellent forum Oyodé Rugby. 
 
Le bon président Millette, quant à lui, n'en a que fi, il papillonne de loin en loin, tout auréolé de sa récente élection au Comité Directeur de la Ligue (au 1er tour SVP !). Félicitations à lui et, soyons sûrs qu'avec un homme de ce calibre et de cette modernité, le Rugby Français a son avenir bien tracé devant lui (mais il l'aura dans le dos sitôt qu'il fera demi-tour).

 

 
La rencontre reprend et ce sont les Audois qui sont à la manoeuvre. On a vraiment l'impression que la défense Aurillacoise est prête à craquer à chaque incursion adverse, un peu comme si les Narbonnais étaient enduits de vaseline, on n'arrive pas à les attrapper. Les premiers plaquages sont systématiquement foirés et c'est fort logiquement que Halangahu reprend le score, non sans avoir provoqué un carton jaune. Ca sent le roussi.
(13-15, 43e).
Petitjean riposte des 40 mètres en coin.
(16-15, 46e).
Les Auvergnats ne s'en sortent pas. Gracia joue une pénalité rapidement sur la médiane à un moment où il eut été plus raisonnable de privilégier l'occupation du terrain. Ca ne loupe pas. Turnover.
Halangahu reprend le trou et gagne encore 45 mètres, regroupement, la balle revient rapidement à l'ouvreur Languedocien qui franchit au milieu de 4 Aurillacois médusés. Décourageant.
(16-22, 54e).
Petitjean recolle dans la foulée, un peu contre le cours du jeu.
(19-22, 57e).
La charnière pourtant expérimentale de Narbonne fait des ravages, à chaque fois qu'ils touchent le cuir, c'est le feu. Heureusement que devant c'est du très solide et du coup, les Stadistes récupèrent pas mal de pénalités dans les regroupements. Mais maintenant c'est notre touche qui flanche. 2 pénaltouches perdues en 2 minutes. Démoralisant.
"Sans décccoooonnner", hurle Davidson. Sur le pré, on a compris le message et on demande maintenant des mêlées. Bien vu, car les gros vont presser les oranges comme des citrons. Carton jaune et essai de pénalité. Un grand classique cette saison.
(26-22, 68e).
Nouvelle indiscipline Cantalienne et ce démon de Halangahu va marquer ses 25ème points de la soirée. Désespérant.
(26-25, 73e).
 
Petitjean, quant à lui, est à 100% en 2ème mi-temps et parachève son tableau par un poteau rentrant sur une tentative des 22 mètres en coin.
(29-25, 75e).
Bon, il reste 4 minutes à jouer. Les "sang et bleu" ont la balle, pénaltouche. Ils sont sur les 22 Audois, ça devrait passer. 2 minutes 30 avant la sirène. "Pas de risque... pas de risque... pas de riiiiisque", beugle Titi Peuchlestrade de sa voix cassée d'adolescent en pleine mue. Mais personne ne l'entend. Et voilà que les gros se croient obligés de jouer à la baballe... En-avant, turnover.
La corne de brume a retenti, dernière mêlée. Le cauchemar devient réalité. Les trois-quarts Audois se jouent de pas moins de 5 plaquages avant de venir nous mettre un essai venant sonner le glas des ambitions Aurillacoises.
Douche froide.
(29-32, rideau).
Au comptoir en bois de la buvette, quelques-uns des trois mille entraîneurs présents ont la solution : "moi, je te leur ferais faire 300 plaquages chacun dès le matin avant le petit dej' et 300 de plus le soir après l'entraînement ". "Ouais et ben moi, je leur enlèverais leur bagnole", vocifère un supporter rougeot . En plus, toujours pas de vin chaud ! C'en est trop pour les fans du XV Cantalou qui projètent, pour la prochaine journée, une grève des encouragements, avec ce slogan génial : "PAS DE VIN CHAUD, PAS DE BRAVO !"
Bon, la maison brûle mais une victoire à Dax remettrait les pendules à leur place et l'église au centre du village. Et comme le disait la chanson : "pour aller plus haut, prend l'escabeau" (Tina Arena,1999 - RIP).
 
L'action :
Oh la belle cocotte que voilà ! Juste après le premier essai, magnifique ballon porté des avants. Gracia prend les clefs de l'autobus et emmène l'oeuf bien caché sous la poupoule des 30 mètres jusque sous les poteaux où malheureusement les Narbonnais commettent une faute qui aurait au moins mérité un carton. 3 points seulement. Frustrant.
 
La boulette :
Cette perte de balle, à la toute fin du match, nous coûte cher mais pour être honnête, je n'ai pas vu qui a perdu le cuir. Au fond, c'est mieux comme ça.
 
Le joueur :
Même si cela n'a pas suffi, le retour de McPhee fait vraiment du bien. Toujours aussi juste dans son placement, rassurant sous les chandelles, le NéoZ s'est rappelé au bon souvenir de Jean Alric.
"Hit The Road Jack" et ne te blesse plus jamais. "No more, no more, no more".
 
Le mot du bon président Millette :
"Quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde l'Audois."
 
 

Les ROQUET  de la rédaction

A chaque match à domicile, la rédaction décernera aux joueurs, en toute mauvaise foi, les Roquet d'or : 

5 Roquet : Match exceptionnel, inoubliable, historique

4 Roquet : Très, très bon match

3 Roquet : Très bon match

2 Roquet : Bon match

1 Roquet : Pas mal

Datunashvili, Tokula

Fournier, Roussel, McPhee, Maninoa

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