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                             Saison 109, épisode 18

      La fois où le temps, il est pas parti Ã  l'heure.

Avant match :
 
Rentrer son ventre sur la balance ne rend pas moins lourd.
Après la très mauvaise série du Stade Aurillacois, on a beau retourner le problème dans tous les sens, c'est bien une rencontre de ventres mous qui attend les courageux spectateurs de Jean Alric ce soir. Milieu de l'hiver, milieu de saison, milieu de classement etc... Vingt milieux sur la terre.
 
Evidemment, mathématiquement, rien n'est perdu, ni pour les Berjalliens, ni pour les Cantalous. Mais suite à deux défaites consécutives pour chacune des deux formations, ce soir plus que jamais, le vieil adage journalistique "Vae Victis, malheur aux vaincus " prend tout son sens.


 

La bonne nouvelle de la semaine est venue de Polo Boisset qui, via son compte Twitter, annonce laconiquement : "C'est reparti pour 5 ans avec le Stade Aurillacois !!!!".
Félicité par quelques courtisans, le bon président Millette tombe des nues : "comment vous savez...? Ouais, j'ai dû être vu l'autre matin en scoot' avec les croissants devant chez Polo... Merde, je voulais l'annoncer moi-même pendant la réception... ... quoi ? titteur, qu'es aquo ?".
 


 

Le Match :
 
Alors que les Aurillacois s'apprêtent à jouer leur première touche sur les 22 adverses, l'arbitre Mr Soulan (le bien nommé) est le premier à remarquer que le chrono n'a pas démarré.
Panique dans la cabine de sonorisation.
Incrédule, le préposé au tableau d'affichage appuie frénétiquement sur sa télécommande. Si le speaker n'était pas chauve, il s'arracherait les cheveux mais au micro, il enchaîne sobrement : "Alors, nous avons un tout petit problème avé le chrono...".
Et pardi, couillon ! En fait, le problème c'est toi. On a tous compris que c'est toi qui avait juste oublié de déclencher la trotteuse, banane
Après avoir donné l'heure, le chrono repart mais comme le match a commencé, évidemment le décompte n'est plus juste et ne sert plus à rien. Le Délégué de la Ligue, seul habilité à mesurer le temps qui passe, est alors invité à rejoindre le bord du terrain. Le temps de faire le tour de la tribune, l'Officiel se pointe derrière les bancs avec un chronomètre de prof de gym autour du cou et une corne de brume de carnaval dans la main. Vu son grand âge, il ne peut enjamber la main courante et voilà les arbitres en train de couper un fil de fer pour permettre au papé de gagner le pré. Le jeu est arrêté depuis cinq bonnes minutes mais ça n'a l'air de déranger personne. Les pieds dans la boue, en chaussures de ville, le Délégué Monsieur Grellety (le tout aussi bien nommé) grelotte. Faut dire qu'il a la pression, c'est certainement une des premières fois de sa longue carrière qu'il a l'occasion de se rendre utile au Rugby Français. De retour dans son Périgord, il aura pour une fois autre chose à raconter que le gueuleton d'après match.  


 

Reprise du temps.
Les Cantalous prennent la partie par le bon bout et obtiennent rapidement une pénalité que Maxime Petitjean se fait un plaisir de convertir en points sonnants et trébuchants.
(3-0, 3e, selon Mr Grellety).
Le souci, c'est que la montre du stade continue de tourner. Mr Soulan décide de stopper à nouveau le jeu. Excédé, il demande au papy chronométreur de bloquer définitivement l'horloge. Après avoir encore perdu une minute, l'Officiel acquiesce. Reprise du temps.
C'est là que le pauvre Délégué se rend compte qu'il a oublié d'arrêter sa tocante. Il essaie de se la jouer comme si rien ne s'était passé mais il se fait griller par le cinquième arbitre qui décide de ne pas ébruiter la bévue. Du coup, le jeune assistant de l'assitant de l'arbitre ne quittera plus le Mister Time  des yeux. Il semblerait que lui aussi vienne subitement de trouver un sens à sa présence au bord du terrain.
Quel cirque.


 

Pendant ce temps-là sur le gazon, le match continue et la première mi-temps s'étire elle aussi en longueur. Les Cantalous inquiètent en retombant dans les travers aperçus ces derniers temps : possession stérile, maladresse, et surtout une facilité pour les adversaires à franchir le premier rideau défensif. Fort heureusement, les Berjalliens ne profitent pas de ces largesses et vendangent deux énormes occas' dont un 3 contre 1 qui semblait pourtant imparable.
Le duel des buteurs tourne à l'avantage de personne. La corne de brume minable de Mr Grellety retentit en faisant un bruit de crécelle.
(6-6, mi-temps).
 


 

Enorme satisfaction du côté des supporters du XV Cantalou Rugby. Le vin chaud est de retour à la buvette ! Emu aux larmes, Yann C., un de ses membres, nous confie : "C'est magnifique... c'est la première fois de l'Histoire de Notre Asso que nous obtenons quelque chose de la direction du Club... c'est un moment historique... notre mobilisation a payé !".


 

Au retour des vestiaires, le chrono est de nouveau opérationnel. Nous regretterons la présence du Délégué au bord de la touche qui nous aura égayé une première période bien chiante. Mission accomplie pour Mr Grellety qui peut rejoindre la tribune fiévreux mais heureux.
Comme au début du match, les Aurillacois font une belle entame et le jeune Iber Aubanell vient chercher la défense Iséroise. Bien lui en a pris, il obtient une pénalité 40 mètres en face. Le peton gauche de Petitjean redonne 3 pions d'avance aux locaux.
(9-6, 44e).
Eh ben voilà, la machine est lancée. Les avants prennent pour de bon l'ascendant sur les gros d'en face. Pick and go, touche, cocotte, mêlée. Bernie la mèche, Catanzano et Escur marchent sur les poitrails Isérois et c'est Michaël Gracia qui va retrouver sa vista et ses jambes de vingt ans. Suite à un bras cassé derrière une mêlée, Gratou crucifie l'orgueil rhônalpin en se faufilant tel un lynx dans un sous-bois boréal. Malynx le lynx !
(16-6, 50e).


 

Dans les minutes qui suivent, la bonne défense des visiteurs empêchera les "sang et bleu" de marquer l'essai qui aurait pu entretenir l'espoir d'un hypothétique bonus offensif. Le reste du match sera sérieux, appliqué sur les fondamentaux. Mais ce soir aucun éclair ne viendra illuminer la nuit de Jean Alric. Faut dire que les corps sont usés par un gazon lourd comme un jeu de mots de T. Jouvente.


 

Les remplaçants prendront part, eux aussi, au sursaut cantalien, et c'est le jeune talonneur Pelissier qui fait craquer le pack Berjallien. Pénalité sur les 22 que les locaux n'auront pas la force de jouer malgré leur supériorité numérique. Tant pis, Petitjean fait le métier.
(19-6, 76e).
Gracia qui n'avait plus marqué depuis 1068 jours (statistique officielle) est remplacé par le petit Adriaanse sous les petits vivas de la petite foule en petit délire.
(19-6, fin).

 

Comme le disait le guerrier, sculpteur et philosophe J.P Rives : "Le rugby, c'est comme l'amour, il faut donner avant de prendre."
 


 

Ce soir, les Aurillacois auront fait plaisir à leur public en donnant beaucoup et c'est bien là l'essentiel. Pour le reste,bon, on n'est pas plus rassuré que ça. Mais il est des soirs où il faut se contenter de ce que l'on a dans sa gamelle : la victoire, un point c'est tout.

 

 

L'action :
 
Juste avant la pause, l'arrière Isérois Moinot perfore. L'essai semble tout fait mais c'était sans compter Aubanell qui va sauver la maison rouge à 2 mètres de la ligne en nous sortant un plaquage de grande classe. Merci qui ? Merci Sergi !

 

 

 
La boulette :

 

De retour de blessure, Maituku fait son apparition à la 63e minute. Au bout de 20 secondes, il trouve le moyen de prendre un carton pour une faute d'anti-jeu particulièrement grossière sous les yeux de Mr Soulan. En retournant sur le banc, Latuka aura droit au célèbre "Sans Décoooonnner !!!" de J. Davidson.

 
 


 

Le joueur :
 
Pour sa première titularisation à Jean Alric, le jeune blondinet et néanmoins Espagnol Aubanell, a montré de belles choses. Pas impressionné pour deux sous, le néo-pro a su par son placement et sa combativité, convaincre les supporters et par son élégance naturelle, les supportrices. Olé !

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 
 
 
Le mot du bon président Millette :
 
"Moi, Président du Stade Aurillacois, ma priorité a toujours été d'inverser la courbe des défaites."
 
 
 


 

Les ROQUET  de la rédaction

A chaque match à domicile, la rédaction décernera aux joueurs, en toute mauvaise foi, les Roquet d'or : 

5 Roquet : Match exceptionnel, inoubliable, historique

4 Roquet : Très, très bon match

3 Roquet : Très bon match

2 Roquet : Bon match

1 Roquet : Pas mal

Catanzano

Aubanell, Gracia, Tokotuu, Escur, Datunashvili, Roussel

Maninoa, Lescure, Petitjean, Ratu, Tokula

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